Grâce à cette application, chaque utilisateur sera désormais alerté des situations de proximité maintenue avec des personnes potentiellement atteintes du Covid-19.
L’objectif est de renforcer la prévention contre le Covid-19 tout en faisant une évaluation du risque d’exposition de la population sur l’ensemble du territoire national. Le gouvernement à travers le ministère de la Santé a déclaré, le lundi 01 juin 2020, le lancement d’une application mobile « Wiqaytna » (notre protection en français) dont le fonctionnement emploie la technologie Bluetooth, appuyée sur la communication des appareils électroniques situés à proximité avec un usage volontaire selon les autorités marocaines.
‘’L’application permet une responsabilisation et une démocratisation de la protection contre la pandémie ‘’, affirme le ministère de la santé.
Principe de Wiqaytna ?
En cas de proximité physique prolongée avec un utilisateur testé positif au Covid-19, l’application envoie une notification à l’utilisateur tout en permettant au ministère de la santé d’appréhender le risque d’exposition et de contacter par la suite le cas notifié d’après la même source.
Avec l’application téléchargeable sur Smartphone, le ministère mise beaucoup sur un outil venant continuer le renforcement du secteur de santé adopté depuis un temps. Selon la commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) l’organe nationale de régulation en la matière, le logiciel ne présente aucun risque sur la protection des données personnelles.
Wiqaytna est le fruit de la coopération de plusieurs institutions marocaines telles que les ministères de l’intérieur et de la santé, l’agence nationale de réglementation de télécommunication (ANRT), l’agence de développement digital (ADD), et certaines entreprises et écoles comme l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) , l’école de codage de Khouribga 1337.
Encourager la prévention dans le pays
Avec ses 35 millions d’habitants, le Maroc a d’abord utilisé une stratégie autoritaire (confinement obligatoire, déplacements limités, fréquents contrôles policiers) qui d’ores et déjà a favorisé une adhésion quasiment de la population avec comme conséquence la limitation considérable de la contagion.
Ensuite, le pays a lancé une grande campagne de mobilisation des citoyens tout en décidant de multiplier continuellement le dépistage avec environ 208 366 tests menés, 7 819 cas officiellement détectés et 205 morts, d’après le bilan de l’autorité compétente vulgarisé ce lundi. Enfin, pour susciter une contribution citoyenne conséquente dans la lutte contre la propagation du Covid-19, les autorités ont mis en place l’application.
Pour que cette application soit un outil véritable d’aide à la prévention et finalement serve à enrayer l’épidémie, beaucoup des marocains devront l’installer sur leurs Smartphones avec un taux d’au moins 60 % de la population (d’après une étude de l’université britannique d’Oxford).
Le traçage en dehors des frontières marocaines
Le débat reste houleux autour des données personnelles dans plusieurs pays du monde qui se sont dotés des systèmes de traçages, où ces derniers sont vus comme une menace aux libertés individuelles de la population. Les organisations non gouvernementales protestent et remettent en cause le système opaque de collecte des données via les technologies Bluetooth et GPS. C’est la raison pour laquelle le Maroc a rendu l’usage de l’application Wiqaytna facultative par la population.
La technologie fait du bien certes, mais ce bien fait peur à certains qui avancent toujours des raisons de menace à la liberté individuelle pour justifier leur crainte. Dans une telle situation de crise sanitaire, peut on encore se permettre d’exposer les autres sous le couvert du respect de la vie privée?