Vaya Africa, entreprise de mobilité à pied fondée par le puissant industriel zimbabwéen de grande renommée Strive Masiyiwa, a lancé un service de taxi électrique et un réseau de recharge au Zimbabwe. Elle ambitionne également de s’étendre à travers le continent.
Strive Masiyiwa est propriétaire du groupe Econet qui comprend la filiale Vaya, Liquid Telecom société d’infrastructure Internet, ainsi que l’un des plus grands opérateurs de téléphonie mobile d’Afrique de l’Est. Masiyiwa est un entrepreneur de haute renommée, le “Branson” africain reconnu mondialement comme un chef d’entreprise et un philanthrope avec des relations et des affiliations du président Obama à la Fondation Rockfeller.
Vaya Africa basée en Afrique du Sud vient de réceptionner une vague de véhicules électriques Nissan Leaf et a développé ses propres stations de recharge à énergie solaire.
Sans attendre après la mise en circulation des véhicules électriques au Zimbabwe, Vaya est passé à la finalisation des partenariats pour investir le marché du transport de certains pays africains à savoir le Kenya, le Nigéria, l’Afrique du Sud et la Zambie.
Selon le PDG de Vaya Africa Dororhy Zimuto, «Le Zimbabwe est vraiment un bac à sable. Nous sommes passés à des projets pilotes avec d’autres pays à travers l’Afrique »
Cette initiative de Vaya vient à point nommé au moment où les startups, les investisseurs et les plus grands acteurs africains de la mobilité depuis plusieurs années cherchent à proposer des modèles de mobilité numériques des personnes et des biens.
Des entreprises de covoiturage existent partout en Afrique. En Éthiopie, les acteurs du secteur en activité sont Ride et Zayride. Uber l’une des entreprises de covoiturage les plus anciennes sur le continent africain (cinq années d’ancienneté) s’est lancé dans le secteur du taxi moto en Afrique en 2018, année pendant laquelle son concurrent Bolt a fait pareil.
Un mouvement de transition vers le développement des véhicules électriques à usage de covoiturage (autour du transport en commun à deux roues) sur le continent a été observé l’année dernière. C’est ainsi que la même année, la startup nigériane de mobilité Max.ng s’est joint à la danse en levant un tour de série A de 7 millions de dollars avec le soutien de Yamaha avec le projet de dédier une partie des fonds aux pilotes de motos électriques alimentés par des énergies renouvelables. Le Rwanda a rejoint le mouvement par la décision du gouvernement de mettre sur pied un plan national de soustraction progressive des taxis de motos à essence au profit des motos électriques avec le soutien de la startup EV Ampersand.
Intégrer l’électricité sur le marché africain sera non seulement profitable à l’environnement mais aussi à l’économie. Etant donné que le coût du carburant par rapport au revenu personnel est élevé pour les chauffeurs de motos taxi du continent, l’utilisation des véhicules électriques leur sera économique.
“L’Afrique est excitée, parce que nous roulons sur la révolution verte: pas d’émissions, pas de bruit et de grosses économies… en termes de coûts de fonctionnement de leurs véhicules”, a déclaré le PDG de Vaya. L’utilisation des véhicules électriques permet de réaliser une économie de 40 % sur les coûts de carburant et de maintenance pour les conducteurs sur la plate-forme de covoiturage.
Au Zimbabwe actuellement, le coût du litre de carburant est d’ 1,20 $ soit 19 $ sur une distance moyenne de trajet de 22 kilomètres, d’après Oswald Jumira du groupe Econet. Alors que le coût de recharge des véhicules Nissan Leaf est de 5 $ pour une autonomie de 150 à 200 kilomètres. Pour Jumira, «C’est le conducteur qui en profite. Ils ramènent plus d’argent à la maison. Et cela signifie également que nous pouvons réduire le tarif pour les entreprises de covoiturage pour le rendre plus abordable pour les personnes ».
Pour faire face à la pandémie du Covid-19, l’entreprise Vaya a pris des dispositions qui selon Zimuto, consistent à fournir des équipements de protection individuelles à ses chauffeurs et à désinfecter ses véhicules quatre à cinq fois par jour.
Vaya vient concurrencer Uber en explorant l’application de l’électricité au transport en commun à la demande, à la livraison via la moto et les taxis Tuk Tuk. Avec des tarifs réduits et sa maîtrise de la culture et des préférences locales, Vaya est convaincu de se démarquer par rapport à ses concurrents.
On verra bien si en misant sur la connaissance des consommateurs locaux et l’accès à ses services à des coûts réduits, Vaya verra son chiffre d’affaire et le flux de ses passagers augmenter au point de concurrencer Uber référence en covoiturage, à travers l’Afrique.
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