Les chèques en Australie sont déjà désuets au point où l’on se demande si cette situation est temporaire ou permanente.
Le confinement lié à la pandémie à Covid-19 a fait surgir des mesures barrières s’appliquant à tous les secteurs d’activité.Ces mesures ont été appliquées pour la plupart au courant du mois de mars. L’Australie comme tous les autres pays ont trouvé d’autres stratégies pour limiter la manipulation de l’argent liquide dans les espaces de commerce comme les restaurants. Les mesures de distanciation ayant forcé les australiens à ne plus sortir ont également favorisé l’utilisation des paiements sans contact.
Ce phénomène existant déjà en 2018 en Australie a pris de l’ampleur en 2020. L’Australie en 2018 était déjà classé parmi les premiers pays utilisateurs de système de paiement sans contact.
Les australiens ont déjà pris goût à ce style de vie au point de ne plus avoir envie d’utiliser l’argent liquide. A force de favoriser les interactions financières humain – machine au détriment des transactions entre humains, le coronavirus est venu accélérer disparition des habitudes d’utilisation des billes de banque. Certains avouent avoir encore de l’argent retiré du guichet automatique au début du confinement. Argent qu’ils n’ont plus envie d’utiliser.
Il y a une semaine, Michele Bullock gouverneur adjointe de la Reserve Bank of Australia a présenté au cours de son discours un graphique démontrant la baisse générale de l’utilisation de l’ATM avant le mois de mars. Selon elle, “Cela reflète sans aucun doute à la fois une baisse des dépenses dans l’ensemble alors que les gens sont restés à la maison ainsi que le passage à d’autres mécanismes de paiement – les cartes sans contact et les achats en ligne en particulier”.
“Il semble probable qu’une grande partie de cela deviendra un changement permanent de comportement.”
Bullock prédit que la consolidation des distributeurs automatiques de billets dans le pays va s’accélérer, ce qui d’une part n’est pas le même problème qu’il y a des années puisque les frais d’interchange des distributeurs automatiques de billets ont principalement disparus dans le pays, mais d’autre part, l’argent liquide est encore largement utilisé par les Australiens plus âgés et plus pauvres .
Un sondage de la RBA l’année dernière a révélé que même si un tiers des répondants n’utilisaient pas du tout l’argent, 10% l’utilisaient pour tous les paiements.
Avec moins de dépendance à l’égard des espèces, l’accent est mis sur les remplacements électroniques les frais et la résilience des réseaux de paiement. Bullock a souligné que le routage à moindre coût, où les commerçants peuvent acheminer les paiements sur des cartes multi-réseaux via le réseau le moins cher, est disponible depuis quelques années. Il n’a cependant pas été poussé par les banques australiennes.
La RBA a déclaré qu’elle pourrait potentiellement rendre obligatoire le routage à moindre coût à l’avenir.
La possibilité pour les réseaux de paiement d’obtenir un verrouillage avec des fonctionnalités de sécurité, telles que la tokenisation, est un autre problème que la RBA prend en compte, d’après Bullock.
“Bien que l’argent liquide ne soit pas gratuit pour les commerçants, il exerce une pression concurrentielle sur le coût des paiements plus largement”, a déclaré Bullock.
“Alors que l’utilisation de l’argent liquide diminue, il est encore plus important que jamais de veiller à ce que la pression concurrentielle demeure sur les coûts des paiements électroniques aux commerçants.”
Cependant, les chèques sont une forme de paiement qui pourrait bientôt disparaître en Australie. Les chèques sont coûteux à manipuler pour les banques, connaissent une baisse de 20% en glissement annuel depuis un certain temps, qui est passé à 40% pendant la COVID-19, et le transfert électronique remplace l’utilisation des chèques bancaires.
Alors que la pandémie s’installe, les banques ont commencé à envoyer des cartes de débit aux titulaires de compte qui n’avaient pas de carte, et ont poussé les autres utilisateurs qui n’utilisaient pas les services bancaires par Internet vers les services en ligne, a déclaré Michele Bullock
“Il semble probable que ces changements, qui se sont produits beaucoup plus rapidement qu’ils ne l’auraient pu autrement, réduiront davantage l’utilisation des chèques et démontreront aux gens qu’il existe des moyens alternatifs et plus efficaces d’effectuer les paiements”, a déclaré le gouverneur adjoint.
De la même manière que la pandémie a rapidement poussé les entreprises à adopter le système de télétravail, les Australiens ont rapidement abandonné l’utilisation de l’argent liquide. Ce changement risque de devenir permanent selon les hautes instances de la RBA .
“S’il sera important de veiller à ce que les personnes qui utilisent traditionnellement les espèces et les chèques soient correctement prises en charge, l’expérience des derniers mois a montré que le passage à l’électronique n’est peut-être pas aussi difficile que beaucoup le pensaient”, a-t-elle déclaré.
Il n’y a pas seulement l’Australie qui est en voie d’abandonner la monnaie physique. La Suède a aussi grâce à la pandémie adopté la monnaie digitale. DE plus en plus, les pays pour des raisons de protection optent pour les transactions financières virtuelle. Ce qui favorise la montée en force des monnaies virtuelles ou cryptomonnaies.
Si l’Australie a pu abandonner en si peu de temps l’utilisation des billets en espèce, cela est possible pour les pays africains qui ont besoin d’être décolonisés sur la plan monétaire. Le passage à une monnaie électronique pour l’Afrique prépare la voie à la monnaie africaine.
L’Afrique peut se servir de ce “bon” prétexte de la pandémie à Covid-19 pour protéger les agents de banque et simultanément délaisser la monnaie visible qui alimente l’emprise des puissances coloniales et éradiquer de façon drastique la corruption. Ainsi, toute transaction financière aura une traçabilité et les malversations financières seront détectables.